Floréal (Raphaël COLLIN)
Raphaël COLLIN
Floréal - 1886.
Dans une clairière pleine de fleurs, Floréal met en scène une jeune femme nue, étendue sur le dos dans l'herbe, la main droite portant à la bouche la tige d'une fleur. La suavité du modelé et la carnation du corps témoignent de la formation académique de Collin dans les ateliers de William Bouguereau et d'Alexandre Cabanel.
Travaillant en plein air, le peintre suggère la nature par une touche vibrante et dynamique qui se réfère davantage au courant impressionniste. Précise au premier plan dans la figuration de l'herbe et des fleurs, la représentation de la végétation à dominante verte et grise devient plus floue et sombre à mesure que s'étage le paysage de l'étang et de la forêt.
Floréal est le nom du huitième mois de l'année du calendrier républicain créé pendant la Révolution et utilisé jusqu'en 1806. allant de la mi-avril à la mi-mai. Ce personnage personnifie ainsi par sa jeunesse et sa sensualité le printemps, saison du renouveau de la végétation. Un critique du XIXème siècle dit à propos de ce tableau : « cette délicieuse personne semble une fleur éclose dans ce tendre paysage ». Cette allégorie du printemps n'est pas sans rappeler les portraits mythologiques particulièrement en vogue au XVIIIème siècle et dont témoigne le tableau Madame Du Barry en Flore de François-Hubert Drouais (1769), présenté dans l'exposition Le château de Versailles en 166 chefs-d'œuvre.